David Spriggs
David Spriggs est un artiste canado-britannique d'installations connu pour ses installations éphémères en 3D de grande échelle qui superposent des images transparentes, une technique qu'il a commencé à utiliser en 1999, pour créer l'illusion d'un paysage tridimensionnel. Les installations de David Spriggs sont principalement présentées comme des pièces immersives à grande échelle, comme "Axis of Power" commandée et produite par la 9e Biennale de Sharjah, ou "Gold", une strate de bandes chromatiques dans une installation de 36 pieds de large, formée de 168 peintures en spray superposées avec précision. Chaque couche étant peinte à la main afin de créer une composition d'images rappelant le fronton qui orne la Bourse de New York.
Quelle est la vision (le fil conducteur, le concept fondateur ou l'objectif principal) que vous poursuivez à travers votre travail ?
Mon travail se situe entre les dimensions 2D et 3D. À travers mon art, j'explore les phénomènes, l'espace-temps, le mouvement, la couleur, les systèmes visuels, la surveillance, ainsi que les stratégies et symboles du pouvoir. Mon œuvre incarne le dynamisme plastique, où les objets deviennent espace-temps et la perception elle-même devient une expérience.
Quelles racines culturelles ou historiques, ou quelles autres disciplines ou domaines de la société pensez-vous avoir le plus influencé votre profession ?
Mes racines culturelles et historiques, ainsi que d'autres disciplines, ont considérablement façonné mon art. Né à Manchester, en Angleterre, et maintenant basé sur l'île de Vancouver au Canada, j'ai absorbé diverses influences. Ma technique unique de superposition d'images transparentes, initiée en 1999, reflète également d'autres influences de l'histoire de l'art, de la philosophie, de la physique et d'autres sciences. Je m'intéresse beaucoup aux travaux de théoriciens français renommés : les écrits d'Henri Bergson sur le temps et l'espace, les réflexions de Maurice Merleau-Ponty sur la phénoménologie et son interaction avec le corps humain, les concepts de vitesse et de réduction des dimensions spatiales de Paul Virilio, les écrits de Jean Baudrillard sur l'hyper-réalité et la simulation, et l'analyse des dynamiques de pouvoir de Michel Foucault. Les écrits du futuriste Umberto Boccioni sur les formes dans l'espace m'influencent également. Les écrits de l'architecte Rem Koolhaas sont aussi très intéressants pour moi.
Quels sont les principaux changements que vous avez observés dans votre profession au fil du temps et les défis qui pourraient survenir dans les prochaines décennies ? Comment reflètent-ils les transformations sociétales et technologiques ?
Les avancées technologiques ont élargi les possibilités artistiques, me permettant par exemple de créer des installations éphémères de grande échelle. Les défis à venir résideront peut-être dans l'équilibre entre le processus créatif et la technologie. À mesure que la société évolue, l'art évolue également. L'imagerie IA pourrait inonder le monde artistique, nous saturant au point que nous ne tomberions plus que rarement sur des concepts et des arts faits par l'homme. La consommation de l'art changera également et change déjà. Les spectateurs passent déjà rarement du temps à contempler une œuvre d'art spécifique. Les artistes du futur pourraient devenir rien de plus que des curateurs de l'IA. Je pense qu'il sera difficile en tant qu'artiste de concurrencer des systèmes technologiques offrant un art plus impressionnant, plus intéressant et plus séduisant.
Y a-t-il un livre, un film ou une œuvre d'art que vous pensez capturer parfaitement l'essence ou les dilemmes de votre profession ?
Je pense que si vous regardez mon art dans son ensemble, vous pouvez voir toutes les choses auxquelles je pense.
Imaginez que vous puissiez créer une capsule qui voyagerait à travers l'univers et le temps, que souhaiteriez-vous y mettre ?
Dans ma capsule, j'inclurais un enregistrement numérique de toute ma vie, de ma famille et des œuvres d'art que j'ai réalisées.