Cenitz Studio
Capsule N°10

Christophe Ferreira da Silva

Christophe Ferreira vit à Göteborg, en Suède et est responsable du design des composants extérieurs chez Polestar depuis 2022. Il est notamment en charge du développement de l'éclairage – la fameuse signature lumineuse - et des roues, de la conception à la production. Il officie depuis 19 ans dans le design automobile auprès de marques européennes comme Renault et Stellantis.

Quelle est la vision que vous poursuivez à travers votre travail ?

En tant que responsable de la conception des composants extérieurs, je suis en charge de la fameuse « attention aux détails » qui change aujourd’hui la donne dans le design automobile. Surtout la signature lumineuse qui fait partie intégrante de l'image de la marque et rend la voiture reconnaissable, de façon aussi forte que peut le faire un logo.

Quelles racines culturelles ou historiques, ou quelles autres disciplines ou domaines de la société ont le plus influencé votre métier selon vous ?

J'ai grandi près de Paris et j'ai toujours pu suivre depuis mon enfance des cours d'art qui m'ont donné les outils et ont orienté mon choix de carrière professionnelle. Ma passion pour les voitures (Ferrari notamment), partagée avec mon frère, m'a conduit à ce métier. Mais en fin de compte, c'est tout le processus créatif qui me donne le plus de satisfaction, c'est pourquoi j'ai par exemple grandi en faisant de la musique, et que je continue encore d'en créer aujourd'hui en parallèle de mon travail de design.

Quels sont les principaux changements que vous avez observés dans votre métier au fil du temps et les défis qui pourraient survenir dans les prochaines décennies ? Comment reflètent-ils les transformations sociétales et technologiques ?

Au cours des 20 dernières années, j'ai constaté une grande évolution dans mon domaine de travail : auparavant il s'agissait surtout du design des lignes de la voiture et de perfection sculpturale. Depuis, tant de designers talentueux ont émergé et le travail de design s'étant popularisé, qu'avoir une « carrosserie parfaite » est devenu aujourd'hui le minimum requis. C'est pourquoi repousser les limites et accorder autant d'attention aux détails rend mon travail si spécial. Je pense que nous avons atteint un sommet et nous basculons désormais dans le monde du « trop », avec des écrans partout, de plus en plus grands, et même sur la carrosserie extérieure… C'est donc notre mission en tant que designers d'équilibrer toutes ces tendances et de les adapter à l'image de la marque, de faire que nos créations restent belles et ne paraissent pas indigestes.

Y a-t-il un livre, un film ou une œuvre d’art qui selon vous capture parfaitement l’essence ou les dilemmes de votre métier ?

Le magazine « Auto et design » est je dirais notre bible et c’est un accomplissement professionnel d’y figurer.

Imaginons que vous puissiez créer une capsule qui voyagerait à travers l’univers et le temps, qu’aimeriez-vous mettre dedans ?

C'est drôle parce que ma dernière production musicale (verso noir) est justement une capsule temporelle, et mon objectif était d'envoyer des messages à ma fille dans le futur pour qu'elle puisse les écouter quand elle aurait besoin de réconfort et de réassurance. Alors je l'ai déjà fait, envoyer de l'amour à travers le temps et la musique est mon vaisseau.