Arthur Guérin-Boëri

Je dirais qu'il y a eu 3 phases. En début de carrière, j'étais très motivé par l'objectif sportif. L'apnée a été pour moi une sorte de thérapie. Un but que je me suis fixé pour m'extraire de ma situation parisienne trop lourde et trop stressante. J'étais coincé dans un métier qui ne me correspondait pas. Et passer à coté de mes passions était trop pesant. L'apnée m'a donné un cadre, et pendant plusieurs années, le seul but a été de performer. Puis, de compétitions en compétitions, de titre en titre, j'ai commencé à me rêver apnéiste professionnel. Changement d'objectif. L'exploit sportif n'était plus seul dans la ligne de mire, je voulais aussi vivre de mon sport. Cet objectif s'est révélé inatteignable et il a fallu plusieurs années d'efforts acharnés pour que j'en prenne conscience. Troisième objectif : passer du rêve d’apnéiste professionnel à celui d’entrepreneur. Ne plus être dans l'attente, mais créer. Passer du rêve de sportif à celui de productif. Inclure dans mon quotidien autre chose que ma condition d'homme dauphin. M’affranchir, d'abord petitement, puis finalement le plus possible, de ma condition de sportif. Oui, je me suis aperçu, chemin faisant, qu'elle ne me suffisait pas. Retour à mes premières amours donc : le fil rouge de mon travail actuellement est de remettre au cœur de mes activités, qu'elles soient proches ou pas de l'apnée, de la productivité, de la poésie, de l'humain, des idées, du débat. Faire place belle à la beauté, en image ou en musique. Pour toucher le public. Finalement, le fil rouge de mon travail, c'est être en accord avec mon parcours de vie. Le but : être acteur de mon existence.

La France et l'Italie sont les nations mères de l'apnée. Les plongeurs ont commencé à se mesurer les uns aux autres après la seconde guerre mondiale. Il s'agissait alors de pécheurs, de scaphandriers, de nageurs de combats. Les premières compétitions on vu passer les fameux Jacques Mayol et Enzo Maiorca. Plus tard, le cinémas à joué un rôle majeur dans le développement de notre sport. Luc Besson, réalise Le Grand Bleu, qui connait un large succès. Ce film,, d'abord descendu par les critiques, connait un succès phénoménal auprès du public. Besson ne fait pas simplement un film à succès, il fait naître chez des milliers de personnes la passion de l'apnée. Suite au film, les clubs apparaissent et le circuit de compétitions se met en place.

Aujourd'hui l'apnée n'est plus simplement un sport réservée à une élite de plongeurs un peu fou. C'est devenue une « activité bien-être », influencée par toute la mouvance actuelle de perpétuelle recherche du mieux vivre. Aujourd'hui l'apnée se pratique principalement en piscine, partout dans les grandes villes de France et en régions. Monsieur et Madame tout le monde s'essaient à la discipline. Comme d'autres iront pratiquer le yoga, le Taï Chi ou la méditation.

Luc Besson a réussi à transmettre à l'image en grande partie ce que je perçois de cette discipline. L'aspect mortifère en moins. Besson à tout à fait saisi, en accord avec la bande originale d'Eric Serra, ce qu'était le ressenti lié à ce sport. Et il l'a brillamment retranscrit à l'écran.

Un DVD de Blade Runner de Rydley Scott, un album de Corto Maltese, Nevermind de Nirvana.